HISTOIRE D'ORVAUX
UN VILLAGE NORMAND
Présentation :
La commune d'ORVAUX est située dans le département de l'Eure, à 6 Km de CONCHES,
le chef-lieu, 18 Km au sud d'EVREUX et à 120 Km de PARIS. Elle fait partie de la région du Pays d'Ouche et de l'itinéraire de l'Avre et de l'Iton, porte de la Normandie.
Orvaux est fier de ses 2000 ans d'histoire.
LES ORIGINIES
La période préhistorique :
Vers - 5000 ans, le peuplement de la Normandie se fait progressivement. Vers - 3800 de nouveaux immigrants, d'origine danubienne et agriculteur s'installent. Ils domestiquent les premiers animaux , chèvres, chiens, porcs....
C'est à la même période qu'apparaissent les premières pierres dressées, ou mégalithes, couramment désignés sous le nom de "PIERRES DE GARGANTUA", symbole d'une unité culturelle naissante.
A ORVAUX, fut découvert, un poignard en silex, des outils éclateurs, un grattoir circulaire en silex, et jusqu'au début de ce siècle, il était encore possible de voir un alignement de pierres dans le lieu-dit le TILLEUL GIBON.
Nos ancêtres les Gaulois :
Nous savons très peu de choses sur ORVAUX gauloise. Les Celtes, devenus gaulois transforment le paysage. Habiles cultivateurs, ils modifient l'environnement qui deviendra le futur bocage. Les gaulois ne forment pas une nation unie au même titre que les romains, mais se composent d'une multitude de peuplades dont le chef ou roi est élu.
La période Romaine :
Vaincue à Alésia, la Gaule se romanise rapidement. Rome unifie le pays. La futur ORVAUX, fait partie de la région administrative dénommée la IILyonnaise. Ses habitants adoptent le mode de vie du conquérant, et deviennent les Gallo-Romains.
L'arrivée de nouvelles vagues d'envahisseurs - Les Mérovingiens :
Nous disposons de peu de textes se rapportant à cette époque troublée. Sous la pression de nouveaux envahisseurs les limes de l'Empire s'effondrent devant la poussée de peuples venus une nouvelle fois du Nord et de l'Est. A partir du III siècle, les campagnes se dépeuplent au profit des villes plus sécurisées derrière leurs remparts.
En 820, ce sont les premiers drakkars qui pointent leurs voiles à l'horizon. Les Northmen, ravagent les villes et les abbayes, remontent la Seine et les fleuves grâce au fond plat de leurs navires.
Dès 841 Evreux est attaqué. Les défenses sont faibles et peu de châteaux peuvent s'offrir une protection suffisante. Les villes s'entourent de remparts. Les chroniques sur ORVAUX nous font défaut pour connaître l'ampleur des pillages.
Géographiquement située sur les itinéraires des raids, on est fondé à penser que notre village fut ravagé, ou comme l'exigeaient les vikings à leur payer tribut pour leur départ. Les trésors des abbayes et les monastères attirent la convoitise des envahisseurs et deviennent les cibles favorites.
ORVAUX n'a pas conservé les traces d'une possible fortification. A l'inverse le BOSHION garde l'empreinte d'une motte féodale faite de pieux de bois et de terre. Par l'édit de Pitre daté de 864, le roi interdit la construction d'enceintes défensives. Les nobles ne respectèrent pas cette interdit, sous couvert de défendre les populations contre les vikings, ils édifièrent des levées de terre et renforcèrent leur pouvoir local. Le nom des familles du XIème siècle nous sont connus.
ORVAUX MEDIEVAL :
En 911, une armée danoise sur l'autorité de Rollon (Göngu Hrolfr), chef des vikings, des "northmen", des "hommes du Nord", menace Paris, Charles le Simple roi de France est contraint de négocier. C'est le fameux traité de SAINT CLAIR sur EPTE, petit village du Vexin. Le roi de France cède le comté de Rouen, Lisieux et Evreux aux normands, ce qui met un terme au pillage, au viol ORVAUX devient normande.
Progressivement les vikings se sédentarisent, se convertissent à la religion chrétienne, dans le même temps la Normandie reproduit le modèle administratif français.
L'essor religieux se développe, les abbayes cistérciennes tissent un réseau de communautés et d'abbayes sœurs. Les seigneurs les dotent de terres, naissent alors les grands centres religieux comme l'abbaye du Bec Hellouin.
Raoul de Tosny développe la ville de CONCHES qu'il tenait en fief. De retour de guerre contre les Maures aux côtés de Don Sanche en 1034, et ramène les reliques de Sainte-Foy.
En 1080 son successeur donne les terres aux environs de CONCHES à l'abbaye de la Noë, ORVAUX devient terre d'église et coïncide avec l'ouverture des premières mines de fer à ciel ouvert sur la commune (Le journal de l'Eure de 1845 publiait un article concernant l'existence d'une ancienne mine à ORVAUX sans préciser le lieu exact).
ORVAUX MEDIEVAL DANS LA TOURMENTE DE LA GUERRE DE CENT ANS (1085 - 1449) :
L'histoire d'ORVAUX est étroitement liée à celle de CONCHES.
Notre village dépend du seigneur de CONCHES. Simple motte féodale à l'origine, le sieur Raoul de Tosny, fait édifier au XI siècle un château. Aux pieds de ses remparts se développe une bourgade dont le nom vient de la ville de CONCHES, où Raoul de Tosny, de retour de guerre les maures, au côté du roi d'Aragon, s'arrêta. Il ramena les reliques de Sainte-Foy. En 1031, fonde une abbaye sur les terrains voisins de CONCHES, nommée CASTELLIO. Raoul de Tosny ajouta aux dons faits par sa famille une terre d'Acquigny, qui donnait 5000 anguilles l'an.
Lorsque Raoul de Tosny fonda, vers 1065, l'abbaye de CONCHES, Robert d'ORVAUX donna aux religieux la dîme de la paroisse dont il portait le nom, à côté de lui, dans la même charte figurent Etienne, Guimond, Guillaume et Raoul d'ORVAUX.
En 1085, le sieur de TOSNY fait don d'une terre aux environs de CONCHES, au profit de l'Abbaye cistercienne du BEC-HELLOUIN, ORVAUX devient terre d'église. L'abbaye de la NOE connaîtra un riche rayonnement qui prendra fin en 1789.
Gauthier, Roger et Mathieu d'ORVAUX sont cités dans différentes chartes de 1174, 1194, 1202 et 12010.
Raoul, fils de Mathieu d'ORVAUX donne, en 1230 à l'abbaye de la Noé toute la terre qu'il avait à TOURNEDOS, du mariage d'AVICE HARENC, sa mère.